Extrait de Le monde serait plus simple en 140 caractères (mais pas forcément plus beau)

Extrait de la pièce Le monde serait plus simple en 140 caractères (mais pas forcément plus beau), commandée dans le cadre de la résidence Lab Écriture au Collège Jules Verne, les Mureaux.

Personnages :

Touit : garçon 14 ans
Nell : fille de 14 ans
Les adultes (toujours en voix off) : les parents, les professeurs, les passants…

Scène 1
Salon. Touit est allongé devant la télé. Des images s’enchainent à toute vitesse : reportages, télé réalité, émissions de jeu, catastrophes naturelles, séries, films, débats… Touit, immobile, semble hypnotisé par ce qu’il voit.

Les parents (off) – Touit, à table ! (un temps) Touit, on mange ! (un temps) Touit, viens manger ! (Touit ne bouge ni d’un centimètre, ni d’un pouce, ni même d’un iota) Touit, on va pas t’attendre cent mille ans ! (Les images continuent de s’enchainer) Touit, si tu n’es pas là à 5, ça va mal aller pour toi ! (Un temps) 1 ! (Un temps) 2 ! (Un temps) 3 ! (Un temps) Touit, j’arrive à 4 ! (Un temps) 5 ! (Long silence) Tu as gagné. Privé de diner.

Un temps.

Touit – #Rienàfoutre

Scène 2
Hall de l’immeuble. Une jeune fille glisse des papiers dans les boîtes aux lettres. Touit descend l’escalier. Il regarde la fille un instant.

Touit – @prefpolice Fille bizarre dans mon hall

La jeune fille se retourne.

Nell – Salut. (Touit la regarde sans lui répondre) Salut. (Touit regarde autour de lui pour voir si elle parle à quelqu’un d’autre) Je m’appelle Nell (Nell tend la main vers Touit. Touit regarde la main sans la prendre) Tu en veux un ?

Elle lui tend un des papiers qu’elle glissait dans les boîtes aux lettres. Touit l’attrape du bout des doigts.

Touit – Du papier ? #old
Nell – Et tu voudrais que je les écrive sur quoi ?
Touit – Ecrire quoi ?
Nell – Mes poèmes. Je suis la nouvelle poétrice.
Touit – Poétrice #notaword

Un temps.

Nell – C’est drôle comment tu parles…
Touit – RT C’est drôle comment tu parles…

Un temps.

Nell, montrant le papier de la tête – Tu le lis pas ?

Touit jette un œil sur le papier.

Touit – C’est long #pasdetempsàperdre
Nell – C’est mon premier poème. Je cherche encore mon style.

Nell recommence à glisser ses feuilles dans les boîtes aux lettres.

Touit – Pourquoi tu fais ça ?
Nell – Je te l’ai dit, je suis la nouvelle poétrice. (Touit regarde Nell puis la feuille qu’il tient toujours dans sa main.) Comment tu le trouves ?
Touit – J’en sais rien j’y connais rien en poèmes j’suis pas @maprofdefrançais

Nell termine sa distribution.

Nell – Tu me le diras la prochaine fois.

Elle fait une petite révérence puis file par la porte de l’immeuble. Touit la suit des yeux puis regarde à nouveau la feuille. Il la lit en marmonnant. Une fois sa lecture terminée, il froisse la feuille en boule puis la jette par terre. Il sort.

Un temps.

Touit revient pour récupérer la boule de papier qu’il glisse dans sa poche.

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Lab_écriture : 2ème séance au Collège Jules Verne des Mureaux

Pour cette séance, on a d’abord commencé par un petit exercice ludique, « les 5 minutes pour… » et cette fois-là, c’était « 5 minutes pour inventer des insultes ». En 5 minutes, il fallait donc inventer le plus d’insultes avec les consignes suivantes :

  • soit un mot qui n’existe pas (par exemple « bourdoulfitrac ») ;
  • soit en utilisant des mots qui ne sont normalement pas des insultes (par exemple « espèce de casserole cabossée »).

Pas si simple d’inventer des mots et peut-être encore moins de comprendre comment détourner des expressions qui n’ont a priori rien d’agressives !

On s’est ensuite replongé dans les textes de Sylvain Levey, Dominique Richard et moi-même et on a essayé de répondre à 2 questions :

  • Qu’est-ce que ça raconte ?
  • Qu’est-ce que ça ME raconte ?

Là aussi, pas si facile de résumer sans répéter et de mettre ses mots, ses questions, ses doutes à l’écho d’un sous-texte qui frémit dans l’air.

Et puis, on est rentré en plein dans l’écriture, en prenant une des situations de ces trois textes pour la faire sienne. S’imaginer personnage dans la scène, écrire son monologue, ce qu’on aurait dit pour se présenter, se défendre ou au contraire attaquer. Et accepter de lire ses propres mots tout neufs aux autres pour en parler et entendre ce qui résonne !

Grilles de 140 caractèresEnfin, on s’est attaqué à Twitter (sans twitter pas encore autorisé sur les PC du Collège à cause d’une autrice qui a oublié de prévenir en amont !) D’abord pour réfléchir ce que c’est, à quoi ça sert et puis pour dépasser les « footballers », « les stars », « les politiques », tous ceux donc qui ont des choses « si » passionnantes à raconter au monde. On s’est rappelé que Twitter sert aussi en cas de catastrophes, d’événements, de drames où la communication doit se faire vite ou sans le prisme d’un état qui contrôlerait certains messages… On a lu ce texte et on en a fait des tweets sur des grilles de 140 caractères.

Et c’était déjà fini ! Heureusement que ça recommence le 12/11, avec tout ce qu’on a encore à écrire !

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1ère séance Lab_écriture au Collège Jules Verne des Mureaux

A 9h45 ce matin (la faute à la SNCF) on lançait la première séance du Lab_écriture avec la classe de 4èmes 1 du Collège Jules Verne des Mureaux. Un chouette projet qui a embarqué plein de monde, des éditions Théâtrales à la Bibliothèque départementale des Yvelines, de la DAAC des Yvelines à la médiathèque des Mureaux, de l’équipe du Collège des Mureaux aux élèves…

C’est quoi ce projet ?

C’est un projet sur l’année scolaire 2015-2016 qui consistera, pour les élèves, avec mon aide, à partir d’une des nouvelles qu’ils ont étudiée avec leur professeur de Français pour en tirer une petite pièce transposée de nos jours où les personnages pourront communiquer avec les réseaux sociaux. Une fois ces pièces écrites, les élèves les liront ou joueront lors d’une restitution publique au Pôle Molière, fin mai 2016.

De mon côté, j’écrirai aussi. Quoi, pour le moment mystère ! je me prêterai peut-être moi-aussi au jeu de la transposition, ou bien toute autre chose en fonction de ce qu’ils m’inspireront lors de nos séances. A voir, à écrire, à lire plus tard…

Et alors cette 1ère séance ?

On s’est d’abord parlé. On s’est présenté. 17 prénoms à retenir de mon côté, un seul pour eux mais remplacer le « madame » par « Marine » n’est pas toujours si simple ! On a parlé « théâtre », de ce qui faisait un texte de ces guillemets par rapport à une nouvelle ou un roman, on a dit des grands mots comme « didascalie », « choeur », « metteur en scène ». On s’est demandé s’il y en avait beaucoup, des auteurs vivants.

Alors pour y répondre, on a sorti des textes qu’on a lus à haute voix. L’enfant aux cheveux blancs de Dominique Richard, Le Journal de la Middle Class occidentale de Sylvain Levey. Une petite scène des Passagers. On avait aussi prévu un petit bout d’Azote et fertilisants de Ronan Mancec et d’A chaque étage on voit la mer de Claire Rengade mais on n’a pas eu le temps. C’est passé bien trop vite. On les lira la prochaine fois, ces mots d’auteurs vivants qu’on ne connaissait pas mais qui nous ont fait rire, nous ont intrigués, nous ont parlé du monde.

Et puis la prochaine fois, on écrira aussi, à partir de ces textes pour voir quelle place on peut se faire dans les pages des pièces de théâtre d’aujourd’hui.

Ça commence bien, donc, moi j’ai hâte que ça continue. Si ça vous dit de nous suivre, revenez par ici ou traînez de temps en temps sur Twitter #Lab_écriture.

Prochaine séance le 5 novembre mais d’ici là, on réfléchit, on lit, on se prépare !

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De retour d’Auvergne

Après 10 jours passés sur les routes d’Auvergne pour le lancement du projet d’écriture numérique collaborative avec 6 lycées agricoles, la DRAAF, la DRAC Auvergne et le Théâtre du Pélican, je peux enfin prendre le temps d’en dire quelques mots.

Tout commence avec la Grande Tablée du Ministère de l’Agriculture, un projet pour aller vers l’autre, se rencontrer, partager autour d’un repas. Tout continue avec les Nouvelles Mythologies de la Jeunesse du Théâtre du Pélican pour que des classes et des auteurs écrivent ensemble. Tout rebondit avec ma pièce, Les Passagers où six enfants finissent par sortir d’un train pour s’enfuir vers une autre vie.

Le projet initié par la DRAAF et la DRAC Auvergne en direction de 6 lycées agricoles (Lycée des Combrailles à Saint Gervais d’Auvergne, Lycée Christophe Thivrier à Durdat-Larequille, Lycée Georges Pompidou à Aurillac, Lycée Louis Pasteur à Clermont-Marmilhat, Lycée de Brioude-Bonnefont à Brioude et le Lycée George Sand à Yssingeaux) demandait donc un peu d’agilité pour mêler les sujets et accrocher les élèves qui devront travailler toute l’année avec leurs professeurs documentalistes, d’Education Socio-Culturelle et de Français.

Du 24 novembre au 2 décembre, 2014, c’était donc notre première rencontre. Le temps d’essayer d’apprendre des centaines de prénoms et d’amorcer l’écriture autour d’une notion qui m’est chère dans les Chroniques du Grand Mouvement, la Cosmogonie ou création d’univers. Les élèves ont donc planché d’abord sur un événement positif ou négatif qui pourrait changer notre monde. En vrac, je peux citer des tas de météorites, des guerres dévastatrices, du sur-réchauffement climatique, la destruction de toute forme de technologies, la disparition de l’école (sic)… Comment vivraient les hommes dans ce nouveau monde ?

Chaque établissement s’est vu ensuite attribuer arbitrairement un des personnages des Passagers. Tout au long de l’année, il faudra donc écrire la vie qu’aurait pu avoir ce personnage si le monde n’avait pas connu le Grand Mouvement mais bien cet autre événement. Chaque scène prendra racine dans l’alimentation. La faim, un repas de fête, les nouvelles nourritures peut-être jusqu’au dernier repas.

Grande Tablée, Nouvelles Mythologies de la Jeunesse, les Passagers !

Avec des classes  de secondes, pros ou générales, de premières et de terminales, nous échangerons tout au long de l’année autour de leurs écrits via le numérique et je serai de retour au printemps sur les routes d’Auvergne pour clôturer cette nouvelle et belle aventure.

Salia – Et vous allez où ?
Shot – On s’en fiche, Salia. On se tire, c’est tout.
Salia – Mais tu sais même pas où t es.
Shot – Alors à quoi ça sert de savoir où je vais ?

Parcours en Auvergne

 

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Novembre – Décembre 2014

En partenariat avec le Théâtre du Pélican, la DRAC et la DRAAF Auvergne, lancement du projet d’ateliers d’écriture numérique avec 6 établissement de la région Auvergne sur les thèmes des Nouvelles Mythologies de la Jeunesse et de la Grande Tablée.

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