Les Passagers

Chapitre 4

Un train qui roule vers une destination inconnue. A l’intérieur, un groupe d’enfants, presque adolescents amenés là les uns après les autres sans qu’ils sachent ni pourquoi, ni comment. Il y a Tom qui aurait préféré se retrouver sur la ligne Est en soldat loyal. Il y a Salia qui n’a plus de famille et qui peut-être en cherche une. Shot, le plus jeune qui les regarde tous avec ses yeux d’enfant en colère, Rouille qui ne supporte pas d’être enfermée là ni n’importe où ailleurs, Juve qui n’a plus d’espoir depuis longtemps et Pépin qui est bien content d’échapper à sa vie.

Ils sont enfermés dans ce compartiment sans adulte, ni bagage mais sûrement pas sans raison. A eux de la découvrir pour espérer comprendre et sortir de ce  » destin  » en marche. Un moyen peut-être pour grandir en osant pour la première fois se heurter à la volonté de ces  » adultes  » responsables d’eux, de leur situation et de ce monde de l’après-Grand Mouvement. Grandir et quoi… ? Peut-être changer les choses. Peut-être…

Avec l’aide des 4èmes D et E du Collège La Rochefoucauld de la Ferté-Sous-Jouarre 2007.
Cette pièce a obtenu l’aide à la production-traduction et édition de l’Association Beaumarchais

Publiée aux Editions Théâtrales

Personnages : 6 enfants de 9 à 15 ans

Extrait

Trajet 3

Pépin – Et le monde, on peut le croire ? Mais le monde, il arrête pas de mentir. Toujours il ment. Il commence dès ta naissance à te raconter des conneries. Il adore ça. A peine tu sors du ventre, il te dit que ça va aller, que tout va bien se passer, alors qu’il sait bien que c’est l’enfer dehors. Ensuite en vrac il te balance : le père Noël, la petite souris, papa-maman toujours là pour toujours, la belle vie qu’on aura, l’école-ça-sera-super, tu-te-feras-des-amis… Mais ça c’est des conneries, c’est des mensonges. Et c’est jamais lui qui te le dit, le monde, qu’il t’a menti. C’est toujours toi qui le découvre. Alors peut-être bien que ça aussi c’est des conneries et peut-être bien qu’on va le découvrir bientôt.

Silence.

Juve – Ça change rien au fait que les cadrieux comme les CAPP, ils tuent pas un petit peu. Ils tuent tout court.
Salia – C’est pas vrai. (Un temps) Moi, ils m’ont tuée un petit peu. Et j’ai cru que je me relèverais jamais. Mais tu vois, je suis encore là.

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