24/01/12 : monologues de blog

Compilation et mise au présent (mais pas tout) des textes écrits lors de l’atelier du 17/01/12 pour commencer à faire entendre un peu de théâtre ! 

Tiro, dans sa chambre, près de la fenêtre
Je vois des ondulations dans mon café, puis la tasse tombe et se casse. Surpris je vais à la fenêtre le sol tremble sous mes pieds. Je regarde par la fenêtre, je vois les bâtiments qui s’écroulent, les gens crient, paniqués, les voitures en feu, elles se renversent, l’odeur du cramé vient se répandre dans mon nez.
Vu des gangs, des armes, des explosions, des voitures, des bâtiments effondrés, la nuit illuminée par les tir des armes à feu, un Hummer enflammé, un braquage de Brink et de Banque ;
Entendu des insultes des Gangs, le bruit des explosions, des douilles des armes, des flammes qui embrasent des bâtiments et des voitures, des crissements de pneus ;
Senti la poudre des coups de feu, l’odeur de l’essence qui brûle, la poussière de plâtre, des cendres.
Est-ce que c’est un morceau d’armoire ? de lit ? je ne sais pas, sais rien. J’entends des cris près de moi. Est-ce mes rats qui m’appellent.

 

Miuw

J’ai entendu du bruit pendant mon film je suis allée regarder dehors je vois une immense fissure dans le béton qui enfermait le sol qui voulait respirer. Je relève ma tête, je sens une mauvaise chaleur sur ma joue gauche et justement à ma gauche la gazinière vient d’exploser. Un trou dans le mur, j’étais troublé, j’avais chaud, je transpirais, j’étouffais.


Grave

C’était un jour comme tous les jours.
Quand les souvenirs refont surface… tous ces souvenirs, la peur, l’incompréhension, la tristesse, le doute…  Je faisais les boutiques. Tranquillement avec mes copines, un après-midi super cool. Quand le sol s’est mis à trembler. Un peu. Tout le monde s’est arrêté de marcher. Quelques secondes après, tout s’est remis à trembler plus fort et plus longtemps. Les escaliers s’effondrent, la terre se sépare, j’entends les cris de peur, je sens des odeurs de brûlé, les gens s’accrochent les uns aux autres. Mon cœur bat à 100 à l’heure. J’ai les mains moites et des frissons partout dans mon corps.

 

Dula

J’étais dans ma chambre en train de faire mes devoirs quand mon verre de coca est tombé. J’ai eu le seum.  Je me tourne vers la télé, j’vois les images se brouiller. Bizarre. La fenêtre s’est ouverte toute seule et j’ai senti le vent frais. J’ai voulu la fermer mais j’ai vu mon voisin d’en face et l’arbre à côté de chez moi tomber sur lui. Y a un arbre au sol après 2 puis 3. J’ai tchi compris, y a tout qui s’éteint et qui s’rallume, y a tout qui tombe par terre.  J’ai vu ma lampe tomber, mon écran tomber, le pop-corn s’éclater sur le sol, le cadre de ma photo par terre brisé, les livres qui tremblent, le dico qui tombe, les meubles de ma chambre se casser, les immeubles en face de chez moi s’écrouler. J’entends les voisins crier à l’aide les « putain c’est quoi ce bordel ! » j’entends les cris de peur et de détresse de ceux d’en face.  J’me co sur Twitter, j’commence à twitter tout c’qui s’passe.  Puis soudain, le vide, le néant absolu. Puis je me suis réveillée ensevelie sous les décombres, j’ai vu des corps démembrés, des voitures incendiées. J’ai senti une odeur de brûlé, une odeur de cadavre qui m’envahissait le larynx. J’ai mal au ventre, à la tête et aux jambes. Je sens le sang dans ma bouche, je me noie dedans littéralement. Les secours m’extirpent des décombres dans les minutes qui suivent. J’entends des cris, des pleurs, des sirènes, les voitures qui explosent et les immeubles qui s’écroulent. J’ai compris qu’il y a eu une catastrophe. J’ai eu peur très peur, je suis seule avec ma sœur, elle a aussi très peur. J’ai appelé Léon qui était au travail pour lui dire de rentrer. Le réseau s’est coupé. J’ai prié, j’ai pensé très fort à ma famille et pour la première fois je m’en suis voulue d’être partie de chez mes parents. Je voudrais les revoir pour la dernière fois.

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